Je vais vous raconter une histoire, une jolie histoire. C’est l’histoire d’un troc.
Alors que j’étais dans une autre cuisine que la mienne, une bien belle cuisine, je suis tombée nez à nez avec une casserole. Oui, vous m’avez bien lue, une casserole. Mais pas n’importe laquelle. Une beauté. Une petite beauté. Je l’avais déjà repérée depuis des années.
Dans ma cuisine, comme tout ce qui m’entoure, je cultive le beau. C’est ce qui me guide. Certains objets cependant passent à la trappe. Allez savoir pourquoi. Comme une résistance que je ne franchis pas. C’est le cas de mes casseroles. Aveu : je n’ai pas de belles casseroles. J’ai une batterie de casseroles en triple inox, aux manches amovibles, identiques à celles de mes parents (qu’ils ont depuis 50 ans), que j’avais trouvé sur Leboncoin il y a une bonne dizaine d’années. Elles sont inusables même si j’ai réussi à en brûler une jusqu’à l’os un jour sans réussir à la récupérer.
J’ai une petite casserole japonaise trouvée à La Trésorerie, elle est ravissante et sert principalement pour les liquides, sa parois très fine est très conductrice de la chaleur, donc elle ne s’utilise pas pour cuire des aliments, c’est à ce jour la plus jolie.
Celle dont je vous parle, celle qui m’a fait tombée en pâmoison, c’est la double casserole à bain marie en cuivre, de la marque Mauviel 1830. Elle coûte neuve une petite fortune (presque 300€), vous imaginez. Elle est bien sûr, splendide.
Aparté : pour l’occasion et accompagner ce texte, je vous ai concocté un petit “moodboard” soit un tableau d’images inspirantes de cuisines aux belles casseroles.
Alors que je postais en story sur Instagram une photo de cette magnifique casserole, je reçois un message privé de Sarah la bergère.
Sarah m'écrit qu’elle est bergère, qu’elle a plutôt l’habitude de troquer de l’agneau ou de la laine mais qu’elle a cette fameuse casserole qu’elle vient justement de mettre de côté pour la vendre sur Leboncoin. Elle était en train de déménager et était plutôt dans une phase à se délester. (Comme je l’envie, d’y parvenir). Elle ajoute qu’elle envisage justement de se procurer mes livres. Elle me propose alors un troc : mes livres contre sa casserole.
Entendez mon cri de joie intérieur. Je lui ai aussitôt répondu que je trouvais l’idée formidable, marché conclu.
Vous penserez peut être tout de suite que ce troc n’est peut être pas tout à fait équitable, surtout si je vous avoue qu’elle m’a ajouté une autre marmite en cuivre, une casserole à polenta dont elle voulait se débarrasser aussi.
Mais n’est- ce pas cela l’essence même du troc ? Ce n’est pas exactement la même valeur qui s'échange si on parle en argent, ce qui se troque répond à un besoin (ou une envie) et l’essence même de cet échange est que chacun y trouve son compte, que cela réponde pleinement à ce que chacun désire. Cela demande un sacré chemin de se détacher de la valeur financière des objets. J’en suis bien loin.
Au prochain épisode, je vous parlerais de mes poêles et casseroles, en écho au sujet des polluants éternels qui éclate en ce moment notamment grâce notamment au documentaire Toxic Bodies de Camille Etienne et Sol Moisan (je vous mets le lien ici). En attendant, j’avais écris il y a quelques années cet article sur les choix de poêles et de casseroles, les plus green bien sûr. Voilà le lien, ici.
Pour la recette, je vous ai concocté un riz au lait ultra gourmand, au caramel miso et crumble de pain, je vous mets le lien ici.
RETOUR SUR : le festival du goût de M
J’avais très envie de vous partager mon expérience. Pour ce festival, j’ai été chargée de créer la carte du café éphémère du festival, bien nommé Capsule. Dans un esprit coffee shop, une carte allant du petit déjeuner au goûter, des recettes à mon image, de saison, gourmandes, avec cette notion de recyclage chère à mon cœur depuis bien longtemps. J’ai donc pensé la carte, pensé les recettes pour les transmettre au traiteur qui les a réalisées ( à grande échelle). Quelle émotion une semaine avant le festival lorsque je suis allée faire ce qu'on appelle le “testing” chez le traiteur. C’est le moment où on ajuste, on goûte, en présence des partenaires, ici Nespresso, et de l’équipe du magazine M.
Le festival, ce fut deux jours intenses où je suis restée au café, autant derrière le comptoir à participer au service du déjeuner que devant à rencontrer beaucoup de monde : des amis venus me faire un coucou, des journalistes, des artistes… N’ayant jamais ni travaillé dans un restaurant, ni eu mon propre restaurant, les rares occasions où j’y suis, où “j’envoie” le service sont à chaque fois un grand kiff. J’adore ça. J’adore travailler en équipe, j’adore la petite adrénaline que cela procure et le plaisir de servir les clients, que tout soit bon, joli, avec du goût.
Pour l’inauguration, nous avons eu droit à un banquet magnifique mené par Fabien Vallos, à propos, il faut que je vous reparle de lui, un artiste.
Pour illustrer mes souvenirs, quelques photos de ce festival et mon menu du café.
Flan tout café praliné, un flan pâtissier au lait entier avec du marc de café recyclé dans la crème
Cookie miso pain choco sarrasin, un cookie généreux à base de chapelure de pain maison
Chili veggie tofu fumé, petit épeautre, labneh fumé, graines germées, pickles de courge, hot salsa, un chili où le fumé à la part belle, un labneh crémeux et vegan, des croûtons de pain recyclés pour le croustillant
Grilled cheese scamorza, chutney, roquette, pickles moutarde, un sandwich chaud, un pain noir aux graines, un bel équilibre salé et sucré avec le chutney betterave-pomme et du piquant avec la roquette et les pickles, servi avec une petite salade fraîche
Marizotti fleuris, crème ricotta fleur d’oranger, une brioche à la fleur d’oranger fourrée avec une crème légère et fleurie
Pancakes sarrasin, poire, ricotta, caramel miso, des pancakes moelleux avec de la poire pochée aux épices, une crème fouettée à la ricotta, une sauce caramel miso irrésistible et un granola de pain torréfié
Scones courge, labneh fumé, une alternative à un petit dej sucré, des scones moelleux, un labneh vegan crémeux parsemée de ciboulette
Latte café-cardamome, une touche de cardamome dans un café au lait végétal
SUJET BRÛLANT, LES PAILLASSONS : mon choix
J’ai déclenché des passions il y a quelques semaines au sujet de la recherche du plus beau des paillassons en story Instagram. J’étais désespérée avec mes paillassons noirs devenus vraiment trop sales et abîmés, mais je ne trouvais pas de “jolis” paillassons. Vous m’avez recommandé des marques diverses et variées et celle qui est revenue plusieurs fois est La Scoutinerie. J’avais lu un très bel article sur cette entreprise il y a quelque années dans le magazine M. Ce qui m’a plu bien sûr c’est l’aspect artisanal de leur travail, la manufacture de scourtins, c’est comme cela qu’on nomme cette technique, se situe à Nyons dans le sud de la France. Depuis cinq générations, la famille Fert confectionne des courtins. Tissés en fibre de coco, ces ouvrages sont des tapis, des accessoires, des sacs… et des paillassons ! Ils fabriquent aussi de magnifiques voiles d’ombrage, un jour peut être pour une maison en bord de mer…La prochaine fois que je suis dans le coin, je ne manquerai pas de faire un tour à leur atelier, leur musée et boutique.
Pour se procurer en ligne leurs produits, je vous mets le lien ici.
UN LIVRE “LUMILUTTANT”
Le livre collectif mené par Jeanne Henin, Les mots qu’il nous faut, Éditions La Mer Salée est un petit recueil pour faire entendre, pour faire rire et faire penser. Jeanne et Titiane Haton ont parcouru quelques festivals engagés avec leur table, deux chaises et une invitation. Elles tiennent l’idée du travail d’Alicia Escott et Heidi Quante avec leur oeuvre The Bureau of Linguistical Reality, qui propose un espace de création, d’écoute et de performance participative sur le sujet des changements climatiques. Des mots étranges affichés au mur derrière elle et une invitation : “Avec la période que nous traversons, y a-t-il des expériences que vous vivez, des émotions que vous ressentez pour lesquelles vous n’avez pas de mots ?” C’est alors une histoire de tissage, de mots qui s’inventent collectivement et pour lesquels on trouve du sens. Exemple :
Toujourologie
Nom féminin. Issu de toujours et de -ogie, suffice qui signe la discipline, la science. Comportement irrationnel ou absurde justifié par le fait que l’on n’a jamais rien connu d’autre.
“Ramasser compulsivement les feuilles de l’automne à coups de jets pétrolisés, voilà un acte de toujourologie”.
À découvrir : permadoute, meutemotion, homoparesso, contemplacoeure….
Les mots qu’il nous faut, Dictionnaire lumiluttant de Jeanne Henin, c’est par ici.
SE POINTER AU BOUT DU BOUT DE LA TERRE : chez Rivage
Aux vacances de Février, sur le chemin pour notre île bretonne adorée, nous nous sommes arrêtés chez Pauline et Thomas. Ce jeune couple vient de reprendre le fameux Petit hôtel du grand large. Un petit hôtel avec quelques chambres et une table (étoilée) tenu lui aussi par un couple hors du commun pendant presque vingt ans. Il avait sa réputation le petit hôtel. C’est Delphine Plisson qui me l’avait recommandé, et depuis lors c’était notre lieu de pèlerinage annuel.
Alors il en faut du courage et des idées pour se lancer comme le font Pauline et Thomas. Pauline en salle ( et à j’imagine 10000 autres tâches de gestion) et Thomas en cuisine, il était à l’époque le second d’Hervé Bourdon, le chef. Ils ont rafraîchi la salle, quelques chambres dont la suite que nous prenons toujours et en cuisine, simplifié la carte, ajouté de la viande. Le prix du menu est donc plus accessible, ce qui en fait un lieu d’étape idéal, avec toujours autant de charme, de goût pour les bons produits, de soin porté à chaque assiette. Les enfants ont leur petit menu de rêve avec la meilleure des purées et le meilleur des poissons (cuisson impeccable, grillé sur la peau).
Alors, sur le chemin de vos vacances ou pour un petit week-end hors du temps, allez donc à leur rencontre. Pour dormir, il n’y a que 6 chambres.
Chambres et Table Rivage, toute l’année du jeudi au lundi, juillet-août du mercredi soir au lundi soir, 11 place Saint-Ivy, Saint-Pierre -Quiberon, pour plus d’info c’est par ici.
SE FAIRE CRÊPER LE CHIGNON (en douceur) : chez Fauve Paris.
Dédier un lieu à nos poils, il fallait oser. Marine, la fondatrice a le chic pour parler du sujet sans tabou et avec plaisir. Elle m’a invité à découvrir son soin signature énergisant : 1h de pur bonheur, de lâcher prise de massage du crâne. Je me suis littéralement endormie. J’ai même ronflé. J’ai lâché total. Le massage du crâne favorise la circulation du sang et stimule les fascias. Énorme sujet les fascias, une partie de notre corps très longtemps ignorée, ces tissus entourent tous nos organes et muscles et représentent chez un adulte une vingtaine de kilos, ils seraient en lien avec beaucoup de nos maux et la science commence enfin à s’y intéresser.
Se faire masser est un luxe, je vous l’accorde, surtout dans nos pays occidentaux, alors que dans beaucoup de sociétés, c’est la base du soin de soi, de la santé.
Son lieu est au cœur du Marais dans Paris, et j’ai adoré l’esprit qu’elle y a mis, des étagères avec des objets et livres inspirants, un meuble avec un lavabo intégré magnifique. Sans parler de sa gamme de produits comme l’huile sauvage à mettre dans les cheveux ou sur le corps. Un rêve.
Pour réserver un soin ou vous renseigner sur Studio Fauve, c’est par ici.
Vraiment merci Alice pour cette lecture
un délice dans tous les sens ! 🙌
belle journée ☀️
Cette anecdote sur la casserole est adorable et cela confirme bien qu’il y a des personnes sur terre qui ont encore le goût du partage , de l’échange et même du troc sans aucune arrière pensée et cela fait du bien . Merci 🙏