Le téléphone prend beaucoup (trop) de place dans nos vies, il est devenu notre objet transitionnel préféré, notre doudou toutes générations confondues : enfants, ados, adultes. J’ai fait part la semaine dernière de ma pratique récente de couper mon téléphone lorsque les enfants rentrent de l’école et jusqu’à leur coucher. En général, je poste ma publication sur Instragram vers 18h puis je ferme boutique, c’est-à-dire, je me mets en mode avion. Ce qui me rend alors injoignable. Mais qui a besoin de me joindre ? Ou plus exactement, qu’est-ce qui mérite plus mon attention, entre 18 et 21h que ma famille ?
Un premier déclic.
Il y a de ça quelques années déjà, des copines étaient venues en bande passer le weekend à la maison. Des amies qu’on voyait très peu souvent. À la fin d’un repas, pendant ce moment un peu flottant où on débarrasse la table, l’une prépare le café, l’autre remplit le lave-vaisselle, Lital et moi particulièrement affairées, avons vu, avec donc un peu de distance, toutes nos amies sans exception silencieuses, la tête penchée sur leur téléphone. Elles ne communiquaient ni entre elles, ni avec nous, mais peut-être avec d’autres personnes qui n’étaient pas à notre table. Ce fut le grand déclencheur. Cela a été le premier pas pour décider que le téléphone, au moment des repas, n’était pas le bienvenu à notre table. Qu’il était préférable de le couper, avant qu’il nous coupe. La parole, la présence.
J’applique ce principe de façon très stricte. En plus du mode avion, je laisse mon téléphone dans mon bureau, hors de portée, à distance. Je le reprends quand j’ai couché les enfants et que je suis disponible. Je considère qu’il n’y a à priori aucune urgence qui justifie d’être pendue à cet objet dans ces moments où je suis avec mes enfants et ma femme. Je suis devenue intransigeante sur le sujet a fortiori pendant les repas, que j’ai tendance, vous dirait lital, à sacraliser. L’idée que le repas doit réunir la famille est si chère à mes yeux, que j’ai finalement adopté assez facilement cette nouvelle habitude. Même si un sujet de conversation peut donner envie de vérifier sur internet une date ou une information, je ne le dégaine pas. J’estime que cela peut attendre et qu’au contraire, cela peut faire marcher notre imagination.
L’instant présent.