Lorsque j’étais salariée, je mettais un point d'honneur à ne pas travailler le week-end. Je tenais beaucoup à cet hermétisme entre mon travail et ma vie privée. Le week-end (et les soirées) c’est pour l’amour, l’amitié, la famille, les enfants, la culture, le repos... Dans mon métier de styliste, je faisais rarement des dîners de boulot, je ne saisissais pas le concept. Je m’y rendais vraiment exceptionnellement et par chance, j’en avais peu. Je voyageais beaucoup en revanche, et cela empiétait de façon assez sournoise sur ma fameuse vie privée. Il fut un temps où je partais au moins une fois par mois pour le boulot : entre 2 et 10 jours, ça dépendait, de l’Europe aux Etats-Unis en passant par la Chine et le Japon. Un bon bilan carbone.
Aujourd’hui, depuis que je suis à mon compte, je privilégie les rendez-vous de boulot aux dîners entre amis lorsque je suis à Paris. J’ai quelques amis qui me lisent ici et qui comprennent que je viens toutes les semaines à Paris sans leur faire signe par exemple… Pourquoi ? Pour faire proliférer mon business, pour rester dans la place, connectée, présente. J’y prends du plaisir, j’ai fait des rencontres précieuses, des découvertes qui valent la peine, mais dans mes moments de doute, je me dis : à quoi bon ?
Et puis il y a le cas où j’ai un événement comme cette semaine pour la marque Longchamp. Le buffet avait lieu lundi soir, ce qui m’a obligée à travailler tout le week-end. Dans cette situation,je ne me pose même pas la question, c’est ainsi. Je sais que ce genre d'événements mobilise au moins 48h avant. Et c’est sans compter les jours de récup’ ! Car je devais être sur place à 6h du matin, ce qui m’a amenée à mettre le réveil à 3h30 dans la nuit de dimanche à lundi.
Mettre le réveil en plein milieu de la nuit, pas vraiment ma tasse de thé. Je suis de celles qui évite scrupuleusement cette situation si je dois prendre l’avion, je préfère voyager le soir. J’ai évidemment l’angoisse de ne pas me réveiller, ou d’éteindre l’alarme et de me rendormir, bref,en plus d’être courtes, ces nuits n’offrent jamais un sommeil reposant.
Travailler le week-end cela sous-entend qu’on ne fait pas de pause, qu’on ne décroche pas, et je suis convaincue que faire autre chose que son boulot est nécessaire pour régénérer sa créativité.
Le processus créatif s’opère de différentes façons : soit on se met à la table et on bosse, « on s’y met », et parfois on n’a pas le choix : on produit. Mais on peut aussi opérer en sous-marin et alors qu’on est occupé à autre chose, on enregistre des images, des idées, on emmagasine des tas de détails sans y mettre de volonté ni d’effort. L’inconscient travaille pour les faire resurgir un peu comme par magie. Les pas de côté, le temps pour soi, provoquent souvent de petites épiphanies pendant lesquelles les idées sont là et il n’y a qu’à piocher. Les vides nourrissent les pleins.
Mais alors d’où je tiens cette conception très cloisonnée du travail et de la vie privée ? Est-ce de mon père qui était vétérinaire à mi-temps et qui passait l’autre moitié du temps, non pas à s’occuper de la maison et des enfants (faut pas exagérer), mais à lire, aller au cinéma, faire des photos, écrire. Il aimait beaucoup son métier je crois, mais peut-être le manque de créativité dans ce dernier ne lui apportait pas tout ce dont il avait besoin pour être heureux.
À ma sauce.
Mon métier, par son essence même, est mon plaisir, ma passion. Je le compose à ma sauce pour y glisser tout ce qui me plaît. Cela me demande beaucoup de travail mais toujours vers un horizon satisfaisant, réjouissant, excitant, nouveau. Il s’immisce donc dans les moindres recoins de ma vie et je l’y laisse volontiers s’y lover. Parfois, je me dis que je suis complètement addict à mon travail, qu’il passe avant tout, qu’il prend une place phénoménale. C’est devenu ma vie, et tout s’y côtoie. Mes enfants sont tout de même là pour me ramener à une certaine réalité, leur réalité, un présent. Depuis longtemps maintenant, lorsque les enfants rentrent de l’école, vers 18h, je mets mon téléphone en mode avion jusqu’à leur coucher. Je veux être là. Pas ailleurs.
Pour ce qui est des week-ends travaillés, je leur explique, je leur dis, je les préviens, le meilleur moyen pour moi aussi de me préparer psychologiquement. Comme tout, si je le sais longtemps à l’avance, je l’appréhende de façon beaucoup plus sereine, je l’intègre dans mon planning, c’est fluide, je l’accepte.
N.B : à tous mes abonnés payants, mon mini guide sur Arles vous sera livré dans une lettre spéciale car j’ai eu un énorme problème de fichiers qui me demande de tout recommencer à zéro, veuillez m’en excuser.
MON TRAVAIL__ Buffet Longchamp (en images)








RECETTE__ Crumb cake rhubarbe framboise
Le lien vers l’article en cliquant ici ou sur la photo.
Pour la recette de la semaine, je vous propose un crumb cake, un gâteau réconfortant qui accompagnera avec douceur vos tea time de l’automne.
MORCEAUX CHOISIS__ ma sélection d’idées, d’adresses et d’inspirations
UN DÎNER ENGAGÉ__ le banquet de l’école comestible.




Pour fêter les cinq ans de l’école comestible, pour célébrer et soutenir le magnifique travail de cette association fondée par Camille Labro, avec pour but de sensibiliser les enfants à l’alimentation saine, soutenable et savoureuse à travers des ateliers dans les écoles, un dîner caritatif aura lieu Lundi 4 novembre 2024 à la Caserne (Paris 10e). C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, que je relaie depuis le début à ma façon en organisant des ateliers inspirés par les méthodes de l’école comestible dans l’école des Roseaux (l’école de mes enfants).
J’aurai la chance d’être en cuisine aux côtés de chef.fes que j’admire (Manon Fleury, Romain Meder, Sugio Yamaguchi…) pour cuisiner un des mets de ce grand banquet. La participation pour une place varie entre 150 et 300€ (ouvrant droit à une réduction d’impôt sur le montant du dîner). Une tombola gastronomique et une vente aux enchères silencieuse aura lieu lors de ce dîner.
Vous pouvez d’ores et déjà vous y inscrire, les places sont limitées et c’est sur ce lien.
UNE ROBE À MA SAUCE__ ma collab’ avec L’envers


Avec Julie, la fondatrice de L’envers, marque de maille fabriquée artisanalement en Espagne, on se côtoie depuis quelques années (et on rigole beaucoup). Elle connaît bien mon histoire et mon passé de styliste et m’avait déjà glissé l’idée de faire une pièce ensemble. L’hiver dernier j’avais eu un véritable coup de cœur pour sa robe longue en mérinos, ample, col roulé, qui ne m’a pas quittée de la saison froide. Et sur un coup de tête, j’ai dessiné une version sans manches à porter sur une chemise ou un col roulé. J’ai envoyé mon dessin à Julie illico et c’était parti. Elle est simple, facile à porter, chaude mais pas trop, j’espère qu’elle vous plaira…
La robe sera à la vente à partir du 16 octobre et en édition très limitée, seulement 40 exemplaires prévus. Deux coloris : prune et marine (le choix fut cornélien croyez-moi). Dessiner des vêtements me manque terriblement, je pourrais en dessiner comme je respire, j’ai hâte d’avoir vos retours.
Je vous partage dès à présent un lien qui vous est réservé, vous lectrices et lecteurs, abonnés payants et gratuits, ce lien vous donnera accès 24h avant tout le monde à la précommande de ma robe, c’est ce lien.
Sachez aussi qu’entre la commande et la livraison, il se passe un délai de 4 semaines qui est le délai de tricotage de l’usine qui fabrique les mailles de L’Envers en Espagne.
Pour en savoir plus sur L’Envers et découvrir leur magnifique collection, c’est sur ce lien.
VOYAGE__ du sur mesure et du responsable, l’agence Evaneos.






Pour ceux qui me suivent sur Instagram, vous n’êtes pas sans savoir que nous avons fait un périple en Italie du Nord en juillet dernier. Ce voyage m’ a été proposé par l’agence Evaneos, et c’est bien la première fois que je voyage ainsi. Cela m’a fait réviser ma copie. Et si on partait moins souvent mais mieux ? Être ainsi accompagnés, pris en mains par une agence locale, c’est la philosophie d’Evaneos : être proche des locaux, être au contact de leurs habitudes, découvrir ainsi la food, l’artisanat, sans être dans la position de touriste-consommateur dans laquelle on tombe si facilement. Intégrer la notion d’éco responsabilité aussi au maximum. Nous voulions faire tout le périple en train mais en raison d’un effondrement, une partie de la ligne ferroviaire était en travaux. Nous sommes partis en avion et nous sommes déplacés en train à l’intérieur du pays.
Le principe est simple : on donne nos envies, nos intérêts et l’agent local nous fait une proposition, à la suite de plusieurs rendez-vous en visio, on ajuste pour que cela colle parfaitement à nos envies. Cela ne veut pas dire qu’on ne se trompe pas, mais c’est beaucoup plus fluide, plus reposant et on s’allège d’une charge mentale qui dans mon cas (control freeeeeeak) est très lourde. Ce fut un voyage extraordinaire, à la découverte de Milan, Vérone et Venise avec les enfants dans de belles conditions. Un chauffeur nous attendait à chaque sortie de gare, ou pour nous emmener au lac de Garde pour la journée. Dans les villes, on se débrouillait par nos propres moyens, et je tiens toujours à me déplacer avec les transports en commun. On sent l’ambiance, la ville, les gens. Je recommande particulièrement le tram milanais. À la poursuite des meilleurs restos et des bons produits, de musées, et à vivre des expériences plus originales comme ces cours de cuisine avec des chefs locaux, des moments de rencontre, de plongée dans une autre culture. Des activités proposées par Evaneos auxquelles je n’aurais jamais pensé comme cet atelier de masques à Venise, qui a ravi les enfants (et nous parents) tant par ce moment de créativité qu’il proposait, que cette fenêtre de calme, de pause dans le rythme effréné des visites.
Pour toutes les infos sur Evaneos, je vous mets leur site sur ce lien.
UN LIEU INSPIRANT__ La Butte Plouider, épisode 2.




J’ai commencé à vous raconter mon aventure dans cet hôtel restaurant breton en juin dernier, je poursuis mon récit. Arriver à la Butte Plouider, c’est déjà en soi un voyage. C’est tout au bout de la Bretagne, vers Brest, au bord de la Manche. Pour moi c’est d’abord aller à Paris pour repartir vers l’ouest depuis Montparnasse.
Sur un coup de tête et une envie profonde, j’avais pris mon courage à deux mains, contacté le chef Nicolas Conraux et demandé de venir en stage dans son établissement. A sa réponse positive, je suis arrivée un mercredi soir de mai avant de commencer dès le jeudi matin au labo de fermentation situé au fond des cuisines, à côté du labo pâtisserie. Cela fait partie intégrante de la démarche du chef : expérimenter pour une cuisine vivante et une cuisine santé qui n’enlève rien à la gourmandise. Je suis donc là à 9h pétante, intimidée mais accueillie avec chaleur par Malorie, responsable de ce labo. Avec beaucoup de générosité, j’ai passé deux jours à fabriquer avec elle différentes préparations qui servent ensuite au restaurant gastronomique, au fournil, au bistrot. Une préparation très simple et facile à refaire à la maison étant le sarrasin germé et déshydraté que je vous partage ici.
La méthode : faites tremper des graines de sarrasin dans de l’eau pendant deux heures. Égouttez-les et placez-les sur un torchon propre dans un plat creux. Recouvrez de film alimentaire troué, et laissez germer pendant 2 jours à température ambiante. Placez alors vos grains de sarrasin germés au déshydrateur à 40° pendant 24h. La température à 40° est celle qui préserve toutes les vitamines et minéraux. Versez dans un bocal hermétique.
L’utilisation : ajoutez cet aliment santé à vos salades, soupes, granolas.
Pour tout savoir sur La Butte Plouider, je vous mets leur site sur ce lien.
Merci d’avoir lu (ou écouté) ma lettre de la semaine, merci d’être là et de m’écrire, vous pouvez me répondre en commentaire ou m’écrire dans le Chat. À la semaine prochaine !
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Bonsoir Alice, j’ai du plaisir à découvrir la lettre envoyée le vendredi. Un grand merci pour les recettes partagées. Je ne sais pas si cela est dû à mon téléphone portable (iphone), mais lorsque je clic sur le lien posté pour découvrir la robe, impossible, le message indique l’impossibilité d’ouvrir la page à cause de nombreuses redirections. Je suis allée sur le site de la marque mais aucune robe sans manche sur le site. Je te souhaite une joli week-end de récupération. Bien à toi. Jeanne